En 2004, Alice a repris avec son cousin l’exploitation d’élevage et polyculture de son père et de son oncle à Boissy-Fresnoy dans l’Oise. Et pas exactement une petite ! 270 hectares et des chiffres qui donnent le vertige : 120 hectares de blé, 65 de betteraves, 30 de colza, 13 d’orge d’hiver, 220 taurillons et 60 vaches allaitantes.
La moissonneuse-batteuse n’est que l’un des monstres de métal et de technologie connectée qui permettent à la petite équipe d’Alice de réaliser des volumes de production impressionnants. Outre son cousin et associé Stéphane, elle peut compter sur l’appui de son père, Jean-Michel, qui bien que retraité n’aime guère les vacances, sur sa mère, Odile, et sur Jean-Pierre, salarié à la ferme depuis près de cinquante ans. À ce jeu des 7 familles, il y a aussi Benoît, son mari, qui travaille dans une coopérative voisine, et leurs trois enfants, Simon, Eléonore et Maud. Animer cette communauté tout en restant une maman disponible n’est que l’un des défis relevés par Alice : elle s’investit en outre au conseil d’administration de sa coopérative Val France, à la Chambre d’agriculture et à la Fédération nationale bovine (FNB) qui défend la montée en gamme de la filière bovine française et la hausse des prix payés aux éleveurs en contrepartie de cette qualité. Elle fut d’ailleurs l’un des visages d’une campagne institutionnelle pour la promotion des « viandes racées ».
Partisane d’une agriculture raisonnée « qui doit nourrir la planète tout en respectant l’environnement », Alice Avisse développe désormais un grand projet qui verra le jour d’ici deux ans : avec 7 associés, elle prévoit de développer une production de biométhane à partir de déchets agricoles. Ce biogaz issu des coproduits agricoles a les mêmes propriétés que le gaz naturel. Une diversification verte qu’elle compte bien conduire au succès avec son énergie coutumière… comme toutes ses autres activités.