On y trouve pas moins de douze cultures différentes – une variété qui résulte d’une stratégie de diversification ambitieuse poursuivie depuis plus d’une dizaine d’années. Les plantes à parfum aromatiques et médicinales occupent 145 hectares, dont la majorité en lavandin à laquelle s’ajoutent du fenouil destiné aux boissons du groupe Ricard, de la coriandre pour Pepsi Cola, de la sauge et des immortelles pour l’industrie pharmaceutique et cosmétique. Mais ce n’est pas tout. On y cultive aussi du blé dur pour la marque Panzani, des légumes secs – pois chiches et lentilles –, des pommes et des jus qui sont vendus directement à la ferme sous la marque déposée Fermiers de Provence. Hors vente directe, la production est essentiellement commercialisée à travers deux coopératives : l’une pour les céréales et légumes secs a joué un rôle important dans la structuration de la marque Fermiers de Provence ; l’autre pour les plantes aromatiques est à la source du partenariat avec Ricard qui dure depuis 11 ans.
Famille est un mot qui revient souvent dans la bouche de Denis. « C’est mon grand-père qui m’a tout appris » nous dit-il. Tous les matins à 7 heures 30, la famille se réunit pour mettre au point les travaux de la journée. Il y a là sa grand-mère, son père et son oncle. Les tâches sont réparties à parts égales, sans spécialisation particulière, au sein d’une structure juridique en groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC). Grâce au dynamisme du marché des huiles essentielles, la croissance est au rendez-vous, ce qui a permis à Denis de rejoindre l’exploitation en tant qu’associé sans devoir attendre le départ à la retraite de son père. Bientôt, son cousin les rejoindra en tant que quatrième associé. Denis s’investit aussi en tant qu’administrateur dans un groupe de recherche interprofessionnel sur les plantes à parfum aromatiques et médicinales (PPAM) et dans le Fonds de sauvegarde pour la lavande en Provence. Son but est de faire évoluer l’agriculture pour mieux préserver les sols, tout en maintenant un bon niveau de rentabilité. « Nous travaillons en agriculture de conservation des sols depuis plus de 11 ans maintenant. Cela nous permet de réduire le coût d’implantation des cultures, tout en diminuant l’utilisation des produits phytosanitaires. Les résultats sont excellents pour les céréales et très encourageants pour les PPAM. »
Entre tradition et modernité, Denis se sent bien à la ferme. Si le tableau de bord de son tracteur ressemble au cockpit d’un avion de ligne, il aime toujours autant faire son propre jambon artisanal. La tête sur les épaules et le regard qui porte loin sur la mer violette des champs de lavande.