En 2007, Paul-Henri a repris l’exploitation familiale de son grand-père, orientée sur les grandes cultures. Il y vit et travaille avec Pauline – son épouse et indéfectible bras droit – et leurs quatre enfants, âgés respectivement de 13, 11, 8 et 4 ans. En 2009, ils démarrent la production de pommes de terre, ce qui leur ouvre de nouvelles perspectives et donnera lieu à la création d’un projet enthousiasmant : monter une distillerie à la ferme, afin d’élaborer des spiritueux d’exception à partir de pommes de terre, en maîtrisant toutes les étapes de la production de manière intégrée. S’ensuivent d’importants investissements pour créer la distillerie et acquérir l’art subtil de la distillation avec leur propre alambic. Brassage, fermentation, distillation, embouteillage, hall de dégustation… désormais, tout le processus de production est installé dans les anciennes bergeries de la ferme. « Cultiver nos ingrédients de base est une étape aussi essentielle que tout le reste pour la fabrication de nos spiritueux » indique Paul-Henri, qui ajoute : « Nous voulons avoir le contrôle total de chaque processus, de l’amont à l’aval ». L’attention portée au goût, c’est la marque de fabrique et la signature de Faronville. La vodka Faronville et les autres eaux de vie vieillies en fûts de chêne sont ensuite commercialisées par des cavistes et dans des épiceries fines.
Les Leluc fourmillent de projets et réinvestissent la majorité de leur revenu dans la modernisation continue du domaine. Leurs chiffres de production donnent le tournis : 2000 tonnes de céréales, 2500 tonnes de pommes de terre, 400 000 bottes de légumes frais et 4000 bouteilles de vodka. Pour les aider, ils comptent trois salariés à temps plein et une quarantaine de saisonniers pendant les saisons de récolte qui s’étalent sur presque six mois compte tenu de la diversité des productions. Ils prêtent une attention particulière à la conservation des sols à travers l’application simultanée de trois principes agronomiques : la suppression ou la réduction du travail des sols, la couverture végétale ou organique et la diversification de la rotation culturale. « Nous somme producteurs indépendants pour garder la main sur notre savoir-faire et la création de notre valeur ajoutée. » Chez les Leluc, l’indépendance, c’est viscéral !