Sur les 44 hectares de l’exploitation dont 12 de prairies, les truies et leurs petits sont élevés en pleine lumière. Dans le parc à cochons de 3 hectares, en plein air, elles choisissent elles-mêmes la yourte qu’elles veulent occuper pour la naissance des porcelets et y restent jusqu’à ce qu’ils atteignent 7 mois. Les installations où sont engraissés les cochons ont été mises aux normes du bio et permettent de satisfaire leurs besoins fondamentaux d’espace, d’alimentation et de socialisation. Le reste de l’exploitation est consacré à la culture céréalière et aux légumineuses. La commercialisation se fait essentiellement par une coopérative, mais Yann vend aussi des laitons à d’autres éleveurs et souhaite développer davantage la vente directe pour préserver son autonomie de décision. Bien que son installation soit récente, le chiffre d’affaires est à la hausse et permet de rembourser les crédits engagés, tout en conservant un revenu encore modeste mais correct.
Yann travaille en couple avec sa femme Flora et une stagiaire. Ils ont deux enfants qui disposent de leur propre yourte accolée à l’espace de vie de la yourte principale. L’ensemble produit un sentiment de liberté et d’harmonie. Bientôt, ils accueilleront Boubou, un associé qui produira de la bière et élèvera des vaches armoricaines, et créeront un laboratoire de transformation dont s’occupera Flora. À travers l’association qu’ils ont créée « One, two, truie », ils souhaitent stimuler les activités culturelles en milieu rural et ont déjà organisé des dîners-concerts sur l’exploitation.
Les convictions de Yann se traduisent également par son adhésion à la Confédération paysanne dont il est un membre actif. La « Conf » milite, depuis son origine, pour une agriculture paysanne respectueuse de l’environnement, de l’emploi agricole et de la qualité des produits, et représente un acteur important au sein du mouvement social mondial. Il est co-président de la CIAP (coopérative d’installation de l’agriculture paysanne) qui appuie l’installation de fermes familiales à taille humaine formant un réseau solidaire. À terme, quand il aura atteint sa vitesse de croisière, Yann aspire avant tout à trouver le meilleur des équilibres entre son travail et sa vie sociale et familiale. Cela paraît bien parti !