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Didier Mace, pêcheur en eau douce, Loire-Atlantique

Mars 2019. 8h. Didier Macé est issu d’une longue lignée de pêcheurs professionnels en eau douce. C’est une profession mal connue, qui s’insère dans des équilibres environnementaux délicats et qui est strictement réglementée. Didier défend ce métier avec passion. Depuis 2017, il est président national  de l’association des pêcheurs professionnels maritimes et fluviaux en eau douce, après en avoir longtemps été président départemental. 

Le matin, Didier pêche sur le marais de Mazerolles, paradis des oiseaux migrateurs et des grands échassiers, où il est le seul pêcheur autorisé ; l’après-midi, il jette ses filets dans la Loire. La richesse halieutique de la région est impressionnante. Il y a d’abord les poissons migrateurs comme la truite, la lamproie, le mulet et l’anguille, puis les poissons sédentaires comme le gardon, la tanche ou la carpe, et enfin les carnassiers : silure, brochet, sandre et blackbass. De janvier à mai, Didier se consacre principalement aux lamproies (que vous pouvez voir dans le reportage), d’avril à août, à l’anguille, et de mai à octobre, aux mulets, tandis que le silure peut être pêché toute l’année. Cette dernière espèce peut atteindre des dimensions spectaculaires : jusqu’à 2 mètres pour une centaine de kilos.

Susciter ou maintenir l’intérêt des consommateurs, qui connaissent souvent mal l’incroyable diversité des poissons d’eau douce, est l’un des défis que doit relever la profession. Didier et quatre de ses amis se consacrent en ce moment à la promotion de la lamproie, cet ancien poisson de la Loire qui a progressivement disparu des assiettes. Ils incitent des restaurateurs à le remettre à la carte et à inventer des recettes qui créeraient de nouveaux débouchés pour ce poisson. Même si son aspect peut sembler un peu inquiétant, la lamproie donne des rillettes locales absolument délicieuses.

Didier vend sa production annuelle auprès d’un grossiste : 17 tonnes de mulets, 5 tonnes de silure, 1 tonne d’anguilles, 2,5 tonnes de lamproies. N’y a-t-il pas un risque de déstabilisation de cet environnement fragile et de baisse des stocks halieutiques ? Didier et ses collègues sont très attentifs à toutes les modifications d’équilibre de leur environnement et travaillent de façon durable, économiquement et écologiquement. Ils n’hésitent pas à susciter des études auprès de l’administration avec des partenaires scientifiques comme l’INRA pour mieux comprendre ce qui se passe. Vivant en symbiose avec cette nature qui les nourrit, ils veulent la protéger pour les générations futures.

Jour après jour, seul sur son bateau à fond plat, toujours émerveillé par la montée du soleil frémissant dans l’immobilité apparente du marais, Didier remonte ses filets tel un Sisyphe heureux.

© Copyright Photography Géraldine Aresteanu